Chômage à la hausse, un peu de patience que diable !
Certes, les chiffres du chômage sont à la hausse au cours du dernier trimestre mais je note, avec une déception qui ne parvient à dissimuler un soupçon lancinant de mauvaise foi, que nos râleurs patentés ne mentionnent pas, et c’est un progrès qui mériterait d’être souligné, que le chômage n’augmente désormais que chaque trimestre alors qu’auparavant, souvenez-vous, odieux amnésiques, le même chômage s’excitait frénétiquement à grimper tous les mois ! Et l’objectivité de l’homme raisonnable commande de constater que le chômage augmente aujourd’hui moins vite, sur trois mois, que dans les temps féodaux de nos prédécesseurs où c’était chaque mois que nous étions mis face à une telle augmentation !
Mais foin de polémique, le chômage augmente, ça c’est certain. C’est la guigne. Apparemment du moins.
Je pourrais vous dire que « les perspectives sont encourageantes. » quoique la météo bien nuageuse de ce dimanche ne laisse pas entrevoir un horizon formidablement tropical même avec de bonnes jumelles. Je suggère donc que l’on observe avec la rigueur que vous commencez à me connaître les mécanismes qui interdisent que le chômage ne baisse aujourd’hui, et c’est très simple, jugez vous même.
Chaque nouvelle politique engagée par un gouvernement porté triomphalement sur les tapis rouges des palais de la République a besoin de temps pour que ces effets soient visibles. « Je comprends l’impatience des Français » déclare invariablement le premier ministre ou son ministre de l’économie. Car il est bon de rappeler que les Français sont plus impatients que chômeurs, c’est leur travers. Cette impatience, que l’on comprend au gouvernement, n’en doutez pas, est due à l’étrange lubie qu’une politique sitôt décrétée devrait produire des effets immédiats. Mais enfin !Il n’en va pas ainsi ! Et, c’est une règle immuable depuis l’instauration de la République, qu’il existe un délai incompressible obligatoire d’un minimum de dix-huit mois, voire deux ans, avant de constater les résultats timides mais toujours éblouissants des mesures engagées. Il faut le temps, que diable ! Un peu de patience !
Il n’a échappé à personne que la durée de vie moyenne d’un ministre de l’économie ou du travail est de seize mois, auxquels il est opportun d’enlever un ou deux mois de mise en jambe. Comment veut-on, je vous le demande, que les mesures prises par un ministre puisse accoucher de bénéfices triomphants alors que ledit ministre fait ses valises avant même le terme des dix-huit mois indispensables à l’apparition de la plus faible lueur favorable ?
Et c’est ainsi que, depuis quarante ans, on promet aux Français inconsidérément impatients, des résultats tangibles dans dix-huit mois et, qu’avant ce terme, le ministre éploré se fait éjecter ou promouvoir ailleurs. J’ai fait le compte, en quarante années, ce sont vingt-six périodes de dix-huit mois prometteuses de succès spectaculaires qui ont été interrompues quand vient un nouveau ministre qui annonce l’ouverture d’une nouvelle période de dix-huit mois pour voir ce qu’on va voir mais je comprends l’impatience des Français.
Une petite question cependant me taraude cruellement : d’où viendrait cette étrange idée que les résultats d’une politique économique ou sociale se produiraient au terme minimum de dix-huit mois alors que, de mémoire d’homme sain de corps et d’esprit, on n’a jamais vu se produire un tel événement ?
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